La concertation comme support de pédagogie croisée
Si la réflexion territoriale nécessite une vision globale et stratégique à moyen et long terme, un territoire est fréquemment appréhendé par ses forces vives sur des temporalités plus courtes et selon des logiques affectives et parfois parcellaires, les « espaces pratiqués » ne recoupant que peu les périmètres administratifs ou de projet.
Nous considérons ainsi la concertation comme un vecteur de pédagogie croisée : elle permet de tirer parti de l’expertise d’usage des habitants et acteurs locaux, dont la connaissance sensible et pratique d’un territoire est nécessairement plus fournie que celle d’un consultant, tout en stimulant leur appropriation des enjeux, des temporalités et des logiques d’action qui sous-tendent le projet.
Quelques outils mobilisés
L’immersion sur site : à travers la réalisation d’entretiens, d’échanges informels dans l’espace public ou au domicile des habitants, d’observations méthodiques à différents moments de la journée et de la semaine, il s’agit de comprendre comment fonctionne, est perçu et se pratique un territoire (quartier, centre-ville,…).
Privilégier la logique du « aller vers » à celle du « faire venir » permet en outre de donner la parole à des personnes ne fréquentant pas toujours les instances de concertation plus classiques.
Les ateliers de concertation, qui consistent à faire réagir les participants à des questions et à des propositions en s’assurant que chacun puisse s’exprimer.
Les ateliers cartographiques en petits groupe, qui visent à enrichir :
- le diagnostic par la qualification des lieux du quartier, l’identification des conflits d’usages et des dysfonctionnements et des ressources, etc.
- les orientations urbaines et programmatiques, en spatialisant leurs suggestions/préconisations (aménagements d’espaces publics, fonctions d’un équipement, etc.)
Le reportage photographique qui permet de :
- mettre en évidence les représentations sociales associées à un lieu, une question…
- constituer de manière participative des supports d’échanges (cf. photo-expression ci-dessus)
- créer une exposition collective
La photo-expression, qui consiste à asseoir les échanges avec les participants sur la sélection et la description de supports visuels relatifs au quartier, au projet…
La balade urbaine / diagnostic en marchant, qui vise à arpenter de manière collective le quartier afin de mettre en évidence les points de dysfonctionnement, les lieux anxiogènes, les espaces ressources… et d’imaginer collectivement des solutions ou des propositions d’aménagements et de projets.
Le diagnostic participatif qui, dans le sillon de la recherche-action, place les participants en situation d’enquêteurs au sein de leur quartier / territoire (habitants), de leur structure (usagers)… Cette démarche s’organise nécessairement sur plusieurs séances (cadrage de la méthodologie, mise en œuvre de l’enquête, analyse collective des résultats…).